samedi 20 mars 2010

I just moved back to Montreal! fin-ouinouin FIN-OUINOUIN!

Finalement de retour à mison. Après 23 shows (oui, 23... non, pas 24... 23... oui chu sûr) et 10500 km de route dont 8700 conduits par moi, j'ai finalement droit à un peu de repos. J'avais presque oublié c'était quoi se reposer. Mais maintenant, même si je peux enfin reprendre mes heures de sommeil, j'ai l'impression qu'il manque de quoi. Quand je sors, je reconnais ma ville, je vois ce que j'ai déjà vu 3442 fois, je ne me perd pas, il n'y a pas de palmiers dans ma rue et je ne vois pas de pancarte annonçant Daytona Beach, Chattanooga ou Baltimore quand je prend la route. Je ne me demande pas si l'endroit où je vais passer la nuit vient avec le wi-fi, une piscine ou des coquerelles. Quand je suis allé boire une bière hier, c'était pas dans une ''ghetto fortress'', une allée de bowling ou un festival; c'était à Rockette. Bref, il me manque l'inconnu, le dépaysement. J'ai l'impression que chaque endroit où on s'est arrêté s'est volatilisé, presque comme un rêve. Tout s'est passé tellement rapidement quand on était en tournée... Réveille, lave, mange, drive, load, vend, drive, dort, réveil... On a passé dans tant de villes sans avoir le temps de visiter, de voir le musée de la guerre civile, aller à la plage, voir la première prison en amérique, le plus gros bol de toilette, Broadway... Mais c'est ça la tournée à grande échelle. 400 km de route par jour et le reste du temps à travailler sur le show. Ça ne veut pas dire non plus qu'il ne me reste rien de ces 3 semaines...


Le show au Milestone de Charlotte, par exemple, me laissera de beaux souvenirs. On arrive là dans l'après-midi, tout d'un coup qu'il y aurait quelqu'un pour nous accueillir plus tôt que prévu, sans succès. On en profite donc pour jetter un coup d'oeil aux alentours... pour se rendre compte qu'on est complètement dans le ghetto du capitalisme américain. Le quart des maisons sont placardées, et les autres ont l'air sorties d'un documentaire de Michael Moore. On jette un coup d'oeil au garage d'en face pour peut-être y faire faire notre changement d'huile, mais ça a l'air fuckin louche avec une dizaine de dudes assis sur des piles de vieux tires. Le bar ressemble de l'extérieur à une grosse maison abandonnée. On décide donc de pas trop trainer dans le coin et on va checker in à l'hotel. Quand on revient plus tard pour le load-in, le gars de Riot Before nous dit qu'il vient d'entendre des coups de feu à quelques coins de rue... génial. Le bar cependant, nous isole de toute la misère autour. On a l'impression de se retrouver dans un bunker à boisson, où les cigarettes ont toute la liberté d'être fumées par qui veut bien le faire. John le Barman nous sert avec plaisir tout ce qu'on désire et j'en profite pour gouter quelques bières locales. Ils trippent complètement sur Yesterd là-bas car ils ont déjà joué un show spécial de Yesterd alors qu'ils étaient de passage en tournée avec Sainte-Caths. On leur donne quelques copies de Diamonds et de Chasers qu'ils nous promettent de faire jouer sans cesse dans le bar et ils nous rendent la pareille avec plus de bière, plus de whiskey et plus de vodka. On va ensuite manger dans un buffet chinois où les fortune cookies sont tout à fait appropriés. Le biscuit d'Hugo lui dit qu'il est égocentrique et égoïste et celui de Fred lui dit qu'il aime les filles. Même qu'ils annoncent à Ryan qu'il aura du nouveau linge même si ça arrive jamais sauf ce soir. On retourne ensuite à la place qu'on surnomme '' the ghetto fortress'', surnom qui lui convient parfaitement. Très peu de gens sont présents au show, mais l'ambiance y est tout de même très bonne, particulièrement pour Yesterd. John laisse libre cours à sa générosité et soule pas mal toute le band, et même un peu le D.T. On revient à l'hotel bin pompettes et on sent le bon vieux temps des cloppes dans les bars, c'est-à-dire le fond d'tonne. Et ce sera la même chose pour le reste de la tournée car tout le sud des États-Unis n'a pas encore banni le tabac des débits de boisson. Aujourd'hui il me reste encore mon t-shirt du Milestone pour me rappeller cette fameuse soirée.

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